samedi 30 août 2008

no man's land

des plus et des moins qui tirent chacun de leur côté, le nombre ne l'emporte pas toujours

jeudi 24 avril 2008

les petits tours au quotidien


"c'est une belle histoire qui a trouvé toutes ses raisons de ne plus être"

Alors là oui, ça craque à l'intérieur. Mes mains se sont éloignées de mon ventre, cloué à de pathétiques aventures, et elles ont touché de l'air.

Dis docteur, c'est grave si j'ai l'air d'une fille ?


[Erreur interne]

mardi 22 avril 2008

le masculin m'emporte

"Qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce que vous avez ?"

Ah la télévision, les couettes et les sables mouvants, je croyais peut-être que j'étais sortie d'affaire, à n'en plus finir de me perdre dans l'autre alors que j'étais persuadée de perdre l'autre dans un ailleurs que je détestais, mais finalement tout est cyclique et la recherche semble un peu vaine.

J'ai trouvé un nœud dans des cordes de pendus, mon monde est attaché par le cœur et les sentiments dans des drains sont en route maintenant, je fais circuler le rouge et les dévastés encore en vie, éloignés et chauds, tenus par mes bras distendus et maintenus par l'inspiration me reviennent un jour comme des cadeaux, pas comme des fleurs sur un bureau.

Il y a le vent et de la lumière, mes poignets liés je touche de l'épiderme avec les creux des coudes, j'ai l'amour qui me brûle et qui m'éponge l'esprit concentré sur les o d'un présent nicotinique et bruyant, pourquoi parlent-ils tous si fort et n'entendent-ils rien ?

Alors j'ai marché quelques minutes qui formaient presque une heure, émue par des sons et l'absence des peurs, enfin j'ai rangé mon chapeau dans le sac, trié mes cartes et j'ai pu sentir la vie grouillante, monosyllabique et effroyable. Pas de quoi en avoir peur finalement.

mardi 11 mars 2008

Mein Teil

Brûlures, stress, chocs, fractures, plaies, entorses, gerçures, pincements, crampes, déchirures, luxations, électrisations, hyperventilations, courbatures, fourmillements, je suis tombée en amour devant le génie et je me suis coincé les doigts dans la porte des toilettes un après-midi à l’école primaire, et à cause d’une brute blonde qui forçait forçait forçait pour fermer la porte, j’ai perdu mes ongles et porté des poupées. La conne !

C’est juste une information qui monte au cerveau.

mercredi 16 janvier 2008

les matins les plus beaux

Je pourrais oublier le reste, tout oublier, ces cons de coups de poing au ventre et les brûlures du froid les jours d’abandon.

Y’a eu de ces matins lumineux et tièdes avec les chaînes en doigts autour des poignets, non tu ne partiras pas de suite parce que j’aime te regarder, là.

Y’a eu de ces matins où j’étais belle, des éclats de jour qui me tombaient dessus et des craquements de tout, on sait même pas d’où ils viennent, d’en haut, d’en bas, de la musique ou des toits, des claquements de cils et des os qui se choquent.

T’as la porte aussi lourde que mon cœur est léger, je voudrais que les escaliers ne s’arrêtent jamais de descendre, pour regarder en l’air et sentir encore le matin.

Longtemps après c’est comme si rien n’avait changé, sauf les escaliers, j’ai juste eu peur de venir mais je me file des coups, c’est bon comme ça dans le corps.

mercredi 9 janvier 2008

passé simple

Personne ne m'a jamais demandé le nom de Gloria, pourtant je me souviens que je l'ai toujours eue sur les talons depuis que mon monde est mon monde . Et c'est bien son avis qui compte le plus, elle est plus spirituelle que moi. Plus cynique aussi, et jamais amoureuse. Elle m'a fait la belle vie pendant de longues années, et même quand c'était moche comme quand les gens se font des projections dégueulasses et qu'elles te tombent dessus depuis la fenêtre du haut, elle m'achetait des stylos à rouler entre mes doigts, et on faisait des chasses aux trésors et des charades. Gloria elle aime les gens simples, les intelligents, les calmes. Mais elle est jamais tranquille à cause de moi, avec mes conneries débordantes.
Pardon Gloria, j'aimerais que tu sois plus insouciante. Je vais te fabriquer un jeu tu verras, tu seras la belle et moi je ferai des merveilles. Sous les mots, dans le corps

samedi 5 janvier 2008

putain t'es moche

J'ai pas aimé me mettre dans la chambre d'à côté et faire du bruit pour la réveiller. Ce que j'ai encore moins aimé, c'était d'avoir déjà vu ce qui allait arriver ensuite, et vouloir quand même que ça arrive encore. Quand j'ai sorti la tête, ça m'a fait comme un choc, je me suis dit que c'était dégueulasse et je me suis pas trop aimée.
Elle avait des perfusions partout et une chemise de nuit blanche, y'avait quelqu'un qui avait la tête posée sur son lit. Je savais pas trop si elle était encore vivante, ni si elle était endormie ou dans le coma, je savais juste qu'elle allait sursauter, se lever, et se faire tirer dessus par des snippers. Et je le voulais, même si je ne sais pas encore pourquoi. Elle avait pas une tête d'hopital, elle avait des couleurs comme au cinéma.
J'aime pas dans les films quand les filles se réveillent coiffées et maquillées, le matin tes cheveux sont aplatis du côté où t'as dormi, et t'as une méchante bosse de l'autre côté, le visage gonflé comme si t'avais fait une cure d'alcool et une haleine de chalutier.

Putain t’es moche quand t’es faux comme ça, tu joues mal et t’as pas grandi de partout. T’es moche quand t’es petit dans l’horizon, petit d’esprit, petit du cœur. Ce matin j’avais honte de toi et honte de l’avoir réveillée. Au moins sa chemise de nuit blanche, c’est pas un déguisement.